Auteur : Olivier
Adam
Editions : Pocket
Genre : Drame
familial
Date de sortie : 2009
Nombre
de pages : 160
Quatrième de couverture
Quatrième de couverture
Une
autre lettre de Loïc. Elles sont rares. Quelques phrases griffonnées sur un
papier. Il va bien. Il n’a pas pardonné. Il ne rentrera pas. Il l’aime. Rien
d’autre. Rien sur son départ précipité. Deux ans déjà qu’il est parti. Peu
après que Claire a obtenu son bac. A son retour de vacances, il n’était plus
là. Son frère avait disparu, sans raison. Sans un mot d’explication. Claire
croit du bout des lèvres à une dispute entre Loïc et son père. Demain, elle
quittera son poste de caissière au supermarché et se rendra à Portbail. C’est
de là-bas que la lettre a été postée. Claire dispose d’une semaine de congé
pour retrouver Loïc. Lui parler. Comprendre.
Mon
avis
Il y a quelques années, j’avais
vu le film à la télévision (il y passe d’ailleurs régulièrement) et il m’avait
semblé très profond et triste. Il y a quelques temps, j'ai trouvé le livre sur une
brocante (si mes souvenirs sont bons) et je me suis dit que ce serait sympa d’en
faire la comparaison.
Les romans d’Olivier Adam
sont connus pour toucher à la famille et à toutes ses complexités. Je vais bien, ne t’en fais pas est son
premier roman adulte.
L’histoire tourne autour de
Claire, une jeune femme qui vit très mal l’absence de son frère Loïc. Il ne lui
donne des nouvelles que par cartes postales enfin jusqu’au jour où elle apprend
qu’il n’en est rien. Toutefois, avant ces cartes postales et sans nouvelles de
lui, la jeune femme a commencé à se laisser mourir à petit feu jusqu’à l’apparition
de la première carte qui l’a ramené à la vie. Claire est entièrement dépendante
de son frère, sans lui, elle est complètement perdue et ne sait même pas
choisir un livre ou une musique. Ce qui est d’ailleurs un peu étrange parce qu’on
croirait qu’elle n’a aucune personnalité propre. Elle est plus âgée que lui de
deux ans et c’est lui son monde, les autres, elle s’en moque. Elle était très
fusionnelle avec lui et il était son modèle. Comme Loïc n’est plus là, elle se
laisse marcher dessus par tout le monde au point de faire une fellation à un
homme qu’elle vient tout juste de rencontrer et qui lui donne de l’argent à la
fin. Toutefois, Julien vient donner un second souffle à sa vie, il est le seul
à la protéger depuis la disparition de son frère et comme elle ne couche pas
avec lui dès le premier soir, on pourrait penser que c’est le bon. De plus,
elle le présente rapidement à ses parents alors qu’il ne s’est rien passé.
Claire ne dit qu’à demi-mots
ce qu’elle pense alors il est parfois compliqué de savoir ce qu’elle pense
vraiment. La quatrième de couverture est exactement comme dans le livre, c’est
haché, parfois sans phrase construite ou sans phrase complète. Ses pensées sont
tellement incompréhensibles parfois que je m’interroge sur la signification de
l’une d’elles :
« Claire n’a pas vingt-cinq ans. Mais elle sait qu’elle ne rejoindra pas ces images. Elle ne trouve pas ça grave. Ni triste. »
Est-ce que la jeune femme a
décidé de mourir ? Même après l’arrivée dans sa vie de Julien ? Ce
dernier a tout découvert mais va-t-il le dire à Claire ?
Je suis un peu déçue par
cette lecture. Ce livre ne semble pas abouti car on se pose une foule de
questions sur la fin : Qu’est-il vraiment arrivé à Loïc ? Pourquoi les
parents ont-ils autant gardé le silence ? Pourquoi l’ont-ils fait enterrer
si près de leur demeure si c’était pour ne rien dire ? Tout cela amène
beaucoup de questions sans réponses. C’est une fin sans fin, on n’apprend rien,
on ne sait rien. C’est frustrant !
📬
Titre original : Je vais bien, ne t’en fais pas
Réalisation : Philippe
Lioret
Année : 2006
Durée :
1h36
Mon
analyse
L’adaptation de Philippe
Lioret répond à certaines questions du livre, sur le même modèle que le livre
et la série du même nom 13 Reasons Why.
Je suis une grande fan de
Julien Boisselier que j’avais trouvé remarquable dans Des fleurs pour Algernon et complètement timbré dans Jamais le premier soir. Dans Je vais bien, ne t’en fais pas, il joue
avec tellement de sensibilités, je l’aime encore plus ! Ahah !
Les plus grosses
différences entre le livre et le film sont les changements de prénoms, mis à
part le père qui s’appelle toujours Paul, Claire est devenue Lili (Elise), la
mère Irène est devenue Isabelle, l’amie Nadia est devenue Léa et le personnage
de Thomas dans le film joue le rôle créé certes mais surtout inspiré d’Antoine et de
Julien. Dans l’adaptation, Thomas et Léa sont ensemble, cette dernière n’est
pas la jeune femme du livre qui enchaîne les conquêtes. Léa et Lili sont très
proches, elles reviennent d’ailleurs d’un voyage en Espagne et Lili/Claire n’a
pas été en vacances chez sa grand-mère. Le fait qu’elle ait des amis ne donne pas ce sentiment de solitude aussi fort que dans le livre mais il n’empêche pas
moins que la disparition de son frère Loïc la pousse encore plus loin dans les
tréfonds de la dépression. En effet, Lili décide de ne plus s’alimenter et à
force de faire des malaises, ses parents l’envoient à l’hôpital où ils
finissent clairement par l’interner pour qu’elle mange. Cependant, la jeune
femme ne reprend goût à la vie (comme dans le livre) qu’à la première carte
postale de son frère. De plus, Loïc est devenu son jumeau, ce qui fait qu’ils
sont encore plus proches même si Lili est beaucoup moins dépendante de son
frère dans le film. L’adaptation nous montre les transitions de Lili ; de
ses études à son travail de caissière et de la maison de ses parents en
banlieue à son appartement à Paris. On assiste aussi à tous ses déplacements; pour retrouver son frère, Lili se rend à
Reims (elle propose à son père de venir avec elle mais il refuse) et en
Normandie où Thomas la rejoint, c'est moins dur en Normandie parce que Thomas est là pour la soutenir.
Les parents joués par Kad
Merad et Isabelle Renauld sont plus jeunes que dans le livre puisqu’ils ne sont
pas encore en retraite. Ce sont des parents protecteurs bien que distants dans
le sens où ils ne font pas étalage de leurs sentiments mais ne choisissent pas
forcément la bonne voie de ne rien dire à leur fille. Contrairement au livre,
le père dit à sa fille qu’il s’est disputé avec Loïc à cause de sa chambre mais
ne rentre pas dans les détails. Les parents sont plus travaillés dans le film,
le père est moins renfermé et montre ses sentiments. Il dit à Lili qu’il se
reproche de n’avoir rien fait avec Loïc et pour se punir, il s’insulte lui-même
sur toutes les cartes postales. C'est une partie pénible à entendre à chaque fois dans le film.
Au niveau des petites
différences, Lili demande à être sauvée de son isolement par Léa et Thomas mais
la tentative échoue, Lili reçoit un cadeau d’anniversaire « de la part »
de Loïc et elle ne se rend pas à Portbail mais à Saint-Aubin.
(ATTENTION SPOILERS !)
La fin est un peu perturbante… Thomas découvre la vérité sur la disparition de
Loïc et Paul lui explique que le jeune homme a eu un accident alors qu’il
faisait de l’escalade mais Thomas ne comprend absolument pas pourquoi ils ont
caché à tous la vérité et les traite de fous. De son côté, Lili découvre la
guitare de son frère caché dans le coffre de la voiture de son père. Ils
apprennent en même temps la vérité mais… Ils ne se disent strictement rien au
moment de se retrouver.
Pourquoi les parents
gardent le silence à ce point ? Ont-ils vraiment atteint le point de
non-retour au point de laisser leur fille « mourir » dans un hôpital
psychiatrique ? Pourquoi ne rien dire au docteur de Lili à propos de la
mort de son frère ? Leur silence est encore plus assourdissant que dans le
livre. Peut-être qu’en faisant ce choix étrange, ils ont sauvé la vie de leur
fille qui n’aurait pas supporté de l’apprendre aussi brusquement mais pourquoi
rester aussi cloîtrés profondément dans leur mutisme ? Je trouve ça fou !
Ce film est très émouvant,
il répond à certaines questions du livre dont la plus importante, celle sur la
disparition de Loïc. Il montre aussi une volonté protectrice des parents
vis-à-vis de leur fille qui perdent le contrôle quand cette dernière décide de
suivre sans le savoir son frère jumeau. Ce n’est pas mon film préféré mais je
le trouve très beau et tellement triste. En plus de tout, la bande son est
géniale !
La chanson reprise
plusieurs fois au cours du film est la fameuse « U turn (Lili) » du groupe AaRON, d'ailleurs, on peut voir le chanteur
Simon Buret, c'est un ami de Loïc, Lili va le voir et y écoute pour la première fois la chanson écrite, selon lui, par son frère. Cette chanson est juste magnifique et je suis certaine que
vous la connaissez déjà.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire